Déclaration de Karim GHENDOUF 2ème tour élections municipales de La Ciotat - 29 juin 2020
Je tenais, au nom de l’ensemble des colistiers de « Plus que jamais La Ciotat Nous Rassemble » remercier les électrices et les électeurs qui, aux 1er et 2e tours, ont fait confiance à notre démarche de rassemblement de la Gauche, des écologistes et de citoyens engagés.
Je tenais, à titre personnel, à remercier l’ensemble de mes colistiers qui ont été de véritables ambassadeurs de notre démarche et ont pleinement assumé leur engagement. Ces femmes et ses hommes, membres de partis politiques ou non, ont arpenté durant plusieurs mois les rues et les quartiers de notre ville à la rencontre des Ciotadennes et des Ciotadens.
Je tenais enfin à saluer l’engagement des personnels communaux et des militants des diverses listes présents dans les bureaux de vote afin que ce scrutin se passe dans les meilleures conditions qui soient.
A l’issue d’un 2e tour réalisé dans des conditions inédites, le verdict est donc tombé : le maire (LR) Patrick Boré est réélu pour un 4e mandat. Par responsabilité républicaine, je le félicite pour ce succès. Nous osons espérer -sans grandes illusions- que son « cap d’avenir » laisse moins la place au béton, davantage aux espaces naturels, à la défense des plus démunis de la population. La majorité LR devra compter avec l’engagement, la détermination et la sincérité intellectuelle de nos quatre élus municipaux : Mariann Chrétien, Martine Cuccaroni, Bernard Ougourlou-Oglou et moi-même.
Concernant notre résultat de 2e tour, il confirme la position de la gauche à La Ciotat mais ne permet pas d’entrevoir encore la victoire finale. Après ceux entrepris pour la campagne de 1er tour pour rassembler la gauche et les écologistes, de gros efforts ont été également réalisés pour faire grandir la dynamique en vue du second tour. Si la progression n’a pas été suffisante, elle est nous encourage pour l’avenir. Nous gagnons, en effet, plus de 700 voix depuis le 15 mars dernier, avec une participation constante. Ce résultat est le fruit de l’engagement de l’électorat de gauche, des habitants des quartiers populaires où nous réalisons une nouvelle fois nos meilleurs résultats. Mais plus largement, il témoigne de la crédibilité de notre démarche et la confiance placée en nous pour élargir ce rassemblement. C’est l’esprit qui nous avait animé dès la proclamation des résultats de 1er tour.
En revanche, parce que nous aimons le débat, la politique, la réflexion, j’appelle mes colistiers, nos soutiens à ouvrir des espaces afin d’analyser le scrutin que nous venons de vivre. Renforcer les points positifs, améliorer les éléments qui demandent à l’être, modifier certains de nos angles d’attaque. Sans cela, face à un monde en constant bouleversement, nous ne remplirions pas notre rôle de force politique de transformation sociale et écologique. Savoir exprimer nos projets, écouter ceux des autres, se remettre en question, sans lâcher sur nos valeurs fondamentales d’humanisme, d’égalité et de justice sociale et environnementale.
Force est de constater que chez certains, cette volonté de rassemblement était beaucoup moins franche. Je le dis avec franchise et sans esprit de polémique. En ne reconnaissant pas notre liste –placée 2e derrière le maire sortant au 1er tour- comme la plus à même de représenter un rassemblement plus large au 2nd, non seulement Madame Benedetti, Messieurs Giusti et Buscetti ont méprisé le résultat issu des urnes mais ils ont inévitablement empêché toute possibilité de victoire à celles et ceux qui souhaitaient réellement le changement.
Lorsque nous parlions projet avec eux, ils ne nous répondaient que par de l’arithmétique. Mais, heureusement, la politique ce n’est pas cela. 1+1+1 ne font pas toujours 3. La preuve.
Leur liste de fusion perd près de 800 voix par rapport au cumul de leurs trois listes au 1er tour. Alors que nous en gagnons plus de 700. Preuve que notre démarche portait la dynamique.
Madame Benedetti a été sanctionnée à la fois par son bilan « Boré » avec qui elle a siégé 19 ans, sa désolidarisation d'une équipe avec laquelle elle a tout partagé mais également par la vague de sanction aux candidats macronistes partout en France.
La politique est une chose assez sérieuse pour mériter bien plus que des ambitions personnelles à court terme. Un mandat municipal dure 6 ans, qu’on siège dans la majorité ou dans l'opposition.
Ce scrutin a livré, en ce qui nous concerne, une réelle satisfaction : l'effondrement du candidat de l’extrême droite Hervé Itrac (RN). Les renforts d’images « Marine Le Pen » en fin de campagne n’auront pas suffi à empêcher la sanction. La Ciotat est bien plus belle quand elle dit « non » aux candidats qui prônent l'exclusion et le rejet de l’autre. Nous savons que ce combat n'est jamais terminé mais hier les valeurs de liberté, d'égalité, et de fraternité ont eu le dessus.
Enfin, je ne peux conclure sans évoquer avec gravité le niveau d'abstention à La Ciotat comme ailleurs. Plus de 60% des électeurs de notre commune ont choisi de bouder les urnes. Si je suis conscient que les conditions liées à la situation sanitaire ont à coup sûr pesé dans la balance, elles ne peuvent, à elles seules, expliquer l'intégralité du phénomène. L'abstention croissante, d'autant plus pour des scrutins municipaux, menace notre socle démocratique. Personne n'a à y gagner en voyant que notre maire a été réélu avec 15% du corps électoral au 1er tour et autour de 17% au second. Le chantier est de taille mais il est nécessaire de le mener à bien. Elus, formations politiques, militants associatifs, syndicaux, société civile, etc. Tous ont leur mot à dire et une partie de la solution. Sur de tels sujets, toutes les bonnes volontés doivent être mises en commun.
Ces Municipales 2020 ont vu la campagne s'étirer sur plusieurs mois. Mais notre détermination demeure intacte. Quatre de nos colistiers siègeront en conseil municipal. Les autres colistiers demeureront des acteurs de notre démarche, des ambassadeurs de notre projet, des pourvoyeurs d'idées nouvelles. Initié en 2014, « La Ciotat Nous Rassemble » a donc toujours de l'avenir. Notre démarche continuera à œuvrer au rassemblement. Les Ciotadennes et les Ciotadens à nous rencontrer. Et nous à prendre plaisir à faire de la politique. Avec vous et pour vous. Plus que jamais.
2ème Tour





1er Tour
La tête de liste "Plus que jamais La Ciotat Nous Rassemble" rappelle l'enjeu de cette élection et appelle à profiter du Rassemblement de la gauche et des écologistes pour battre la droite et l'extrême droite.

- A quelques jours du 2ème tour, quel regard portez-vous sur cette campagne ?
Le sentiment du devoir accompli. On ne peut présager des résultats. Mais je peux d’ores et déjà dire que je suis fier de la campagne que tous les colistiers mais également tous les membres de notre comité de soutien avons menée, au plus près de la population. C’est un élément important pour moi : créer les conditions d’un travail collectif, basé sur des valeurs et la convivialité. On doit prendre plaisir à faire de la politique. Pas comme d’autres qui en font un enjeu de pouvoir personnel.
- Vous parlez de travail d’équipe. C’est un peu ce qui a déclenché la décision de repartir en campagne : le rassemblement des forces de gauche.
Exactement. Je le dis tranquillement : la première des conditions pour que je me lance dans cette nouvelle bataille était le rassemblement des forces de gauche à La Ciotat. On ne peut pas prétendre rassembler l’ensemble de la population, si l’on n’est pas capable de rassembler, d’abord, son propre camp. Je remercie d’ailleurs l’engagement du Parti Communiste Français, du Parti Socialiste, d’Europe Ecologie-Les Verts et de Génération.S dont les responsables et les militants ont compris l’enjeu de se rassembler face à la droite et l’extrême droite. Mais le fait que ces partis se rassemblent ne signifiait pas que la liste était bouclée. D’ailleurs, elle est composée à 50% de personnes n’étant membre d’aucun parti politique.

- Comment s’est ensuite articulée votre campagne ?
Une fois la Gauche rassemblée, une bonne chose était faite mais nous étions encore loin du but. Il a fallu encore se mobiliser pour co-élaborer notre projet. Des ateliers thématiques ont été ouverts, plusieurs dizaines de réunions ont eu lieu. Le travail a été soutenu et les propositions riches. Cela peut se comprendre dans la mesure où chacun apportait son expérience, sa vision, ses priorités. On est tous animés par les mêmes valeurs, de justice, de progrès social et de développement durable. Mais un membre de parti ne va pas réfléchir de la même manière qu’un militant syndical, que le membre d’une association de locataire, qu’un passionné de culture ou quelqu’un qui se lance pour la première fois en politique. Ce qui aurait pu être considéré comme un frein s’est en fait avéré être une richesse. Je peux vous garantir que les réunions, débats et comptes-rendus d’ateliers étaient animés !
- Une partie de vos propositions s’est nourrie des rencontres dans les quartiers.
Quels sentiments vous ont le plus souvent été exprimés ?
Ils sont de plusieurs natures. Ils peuvent être parfois très concrets : manque d’espaces verts, de pistes cyclables, d’offre culturelle adaptée, de commerces de proximité ou de transports en commun. Notre responsabilité, si nous remportons cette élection, sera de combler ces manques, de renverser la tendance. De passer de la politique du « toujours moins » à la politique du « toujours mieux, pour tous ».
Mais il y a un autre constat, moins palpable, que j’ai ressenti. Le sentiment d’une partie croissante de la population de n’être ni écoutée, ni entendue. Le fait de ne pas recevoir la population, de ne pas co-élaborer son projet, de ne pas expliquer ces décisions, de manquer de transparence est le véritable échec de la Municipalité en place (2001-2020). C’est inquiétant car cela nourrit ainsi l’idée selon laquelle les politiques seraient intouchables, qu’on ne pourrait pas intervenir dans les choix de la Cité. Je m’inscris en faux. Je conçois la politique comme la co-construction -dans la diversité de points de vue- d’un projet commun. C’est ce que nous cherchons à construire depuis plusieurs années, sur des bases de transformation sociale et environnementale.

- Une thématique traverse les clivages : l’écologie. Elle a été omniprésente dans cette campagne. C’est plutôt une bonne chose, non ?
A priori oui. C’est une bonne chose qu’enfin la plupart des formations politiques placent l’écologie dans leur programme. Mais il y a les mots et les actes. Quand depuis 2001 on a fait tourner sans demi-mesure la bétonneuse, difficile ensuite de venir prêcher la parole écolo. Voir par exemple être construit sur le périmètre du terrain de boules des Pieds tanqués, qui a vu naître la pétanque, un immeuble de standing… on n’arrivera pas à me convaincre que ce sont les intérêts des Ciotadens, des passionnés de patrimoine local et de sport qui ont été défendus ? Idem pour le méga-chantier immobilier sur la route de Ceyreste ? Où se situe l’harmonie entre les riverains et le respect de la nature ? La Municipalité est-elle allée sonder les habitants du quartier, du chemin des Poissonniers ? Quels ont été les retours ? Je serais curieux de le savoir. D’autant plus que même si certains tendent à vouloir le faire oublier, je suis le seul candidat à cette élection qui, depuis 2001, s’est opposé à tous les Plans locaux d’urbanisme. Parce qu’ils dégradaient le cadre de vie.

- Vous portez un regard critique sur le bilan du maire Patrick Boré. Mais au-delà des critiques comment développe-t-on ses propres propositions ?
Comme je l’ai dit, notre projet de ville est nourri par diverses sources. Tout d’abord les idées et colères que nous ont fait remonter les habitants de nos quartiers. Mais ensuite l’expérience que nous avons acquise au fil des ans en siégeant dans l’opposition. Nous les avons vus passer les nombreux projets néfastes. Alors une fois ces constats réalisés, comment basculer vers le propositionnel ? C’est le cœur de notre projet que nous avons distribué dans tous les quartiers. Cinq marqueurs de notre état d’esprit pour La Ciotat : dynamique, engagée, écologique, solidaire et citoyenne. Avec l’environnement comme lien. Nous sommes convaincus que les Ciotadens sauront voir en nos propositions une manière nouvelle de concevoir notre ville. Je citerai deux orientations. Le retour dans le giron public de missions communales qui ont été déléguées au privée. Ce n’est pas de l’idéologie. C’est du bon sens. En quoi cela serait has been que de vouloir avoir la main sur la gestion de nos parkings, de nos programmations culturelles, de notre eau, de nos cantines ? Les has been ce sont plutôt ceux qui démissionnent et qui, depuis plusieurs années, ont laissé filer plusieurs de nos compétences au privé alors qu’il était possible de les conserver dans le public, de la ville ou de la Métropole en fonction des compétences. Nous sommes fiers de porter le débat sur la gratuité des transports communs urbains. Au nom de quoi certains s’y opposent ? Des exemples voisins comme Aubagne le démontrent. D’ailleurs elles sont des mesures de gauche que la droite n’a pas remises en question quand elle est arrivée aux affaires. Parce que, objectivement, le bilan est positif : aide au pouvoir d’achat des familles, des jeunes, des salariés, diminution de l’émission de gaz à effet de serre, meilleure répartition des modes de déplacement. L’exemple de la gratuité des transports est révélateur de l’ensemble de nos propositions. Elles visent à bousculer les certitudes, associer la population, améliorer son cadre de vie, prouver le bien-fondé de la puissance publique face au privé. C’est la grille de lecture de notre projet de ville.
C’est pour cela que nous avons soutenu publiquement et réalisé une retraite aux flambeaux dans la rue des Poilus pour dénoncer la réforme des retraites du Gouvernement d’Edouard Philippe. Puisque nous sommes, au sein de notre liste, unanimement opposés à ce recul de société, pourquoi devrait-on le cacher sous prétexte que nous sommes des militants locaux ? Cela n’est pas notre conception de la politique.
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- Votre liste s’est mobilisée et a pris position à plusieurs reprises sur des dossiers nationaux. Pour quelles raisons ? Y a-t-il un lien ?
Là encore, ce sont les mêmes qui nous disent que rien n’est possible, qu’on ne peut rien changer dans notre quotidien… qui nous disent que le local et le national n’ont rien à voir. Qui peut croire, par exemple, que le député Bernard Deflesselles -3e sur la liste du candidat Patrick Boré et qui a soutenu à deux reprises le 49-3 à l’Assemblée nationale- aurait une politique pour La Ciotat et une autre différente pour la France ? Tout est lié. Il aura du mal à justifier un programme local « écolo » alors qu’il a tout fait à l’Assemblée pour insérer un amendement sur l’utilisation de l’huile de palme au profit d’un grand groupe pétrolier. De la même manière qu’il est disqualifié pour défendre la création d’un centre de formation pour les métiers de la mer alors qu’il avait refusé dans les années 90 qu’il s’installe à La Ciotat, alors qu’il présidait la commission Formation au Conseil régional. La droite, certes locale, a à son bilan les années Villepin, Raffarin, Sarkozy et Fillon. Ceux qui revendiquent le soutien de LREM le parti d’Emmanuel Macron auront à répondre vis-à-vis de dossiers sensibles du moment. Sinon c’est que personne n’a rien compris au mouvement des Gilets jaunes. Qui était bien un mouvement surgi des territoires mais qui interpellait le Gouvernement.
C’est pour cela que nous avons soutenu publiquement et réalisé une retraite aux flambeaux dans la rue des Poilus pour dénoncer la réforme des retraites du Gouvernement d’Edouard Philippe. Puisque nous sommes, au sein de notre liste, unanimement opposés à ce recul de société, pourquoi devrait-on le cacher sous prétexte que nous sommes des militants locaux ? Cela n’est pas notre conception de la politique.


- Les quelques jours qui restent avant le vote de dimanche peuvent-ils changer la donne ?
Oui et non. Tout dépend de la manière dont on appréhende l’enjeu. Je dis « Non » dans le sens où les 8 listes ont pu développer leurs projets et que la population a pu y noter des grandes différences. Entre, la gauche, la droite et l’extrême-droite. Mais je dis aussi attention à ne pas faire le 2e tour avant le 1er. A gauche, aucune voix ne doit manquer à notre liste dès le 1er tour, et ainsi éviter les mauvaises surprises. Le peuple de gauche et plus largement toutes celles et ceux qui aspirent au changement ont une opportunité historique : faire qu’enfin ils soient à l’initiative du présent et de l’avenir de leur ville. Cela ne vaut pas la peine, dès le 1er tour, de s’engager en ce sens ? Mes colistiers et moi y croyons fermement.


